Moteurs puretech à éviter : 4 modèles à fuir

Auréolé de distinctions pour ses performances techniques, le moteur 1.2 PureTech a séduit de nombreux automobilistes avec la promesse de mariages réussis entre puissance et économies. Pourtant, derrière son image flatteuse, ce bloc essence a accumulé les déceptions pour certains propriétaires.

Chaînes de distribution fragiles, appétit inquiétant pour l’huile, et parfois une casse moteur fatale : certaines variantes du PureTech transforment l’achat d’un véhicule en véritable casse-tête. Repérer les versions exposées à ces désagréments s’avère donc indispensable pour limiter les mauvaises surprises et préserver son budget.

Pour vous aider à y voir plus clair, un tableau synthétique met en lumière les points forts et les faiblesses majeurs des différentes motorisations PureTech.

Qu’est-ce que le moteur PureTech ?

Le moteur PureTech incarne la volonté de PSA (désormais Stellantis) de concevoir des blocs essence compacts, puissants et économes. Il associe une injection directe haute pression et un turbocompresseur afin de maximiser la puissance tout en limitant la cylindrée. Cette approche vise à remplacer les moteurs volumineux par des versions plus petites et respectueuses de l’environnement, sans perte de dynamisme.

Un exemple marquant : le trois cylindres 1.2 litre, qui développe 110 ou 130 chevaux et affiche une consommation inférieure à celle d’un ancien 1.6 litre atmosphérique.

Les compromis techniques de la miniaturisation

La course à la réduction de taille s’est accompagnée de choix techniques visant l’efficacité. Certains compromis se révèlent aujourd’hui problématiques, notamment sur certaines générations du moteur.

Les premières versions ont misé sur la compacité et l’économie de carburant, mais ces avancées techniques laissent parfois place à des soucis récurrents, sources d’inquiétude pour les propriétaires.

Problèmes récurrents des moteurs PureTech avec courroie « humide »

Les moteurs PureTech fabriqués entre 2014 et juin 2022 présentent de nombreux incidents liés à la courroie de distribution. Cette courroie, conçue pour fonctionner immergée dans l’huile moteur, s’use anormalement vite. Résultat : les résidus peuvent venir obstruer le circuit de lubrification ou bloquer la pompe à vide. Dans certains cas, c’est la casse moteur qui survient, imposant des réparations lourdes. Depuis le 20 juin 2022, certains nouveaux modèles Peugeot passent à la chaîne de distribution, une réponse directe à ces désagréments.

Est-ce que le moteur PureTech est à chaîne ou à courroie ?

Historiquement, le moteur PureTech repose sur une courroie de distribution humide pour la plupart des modèles sortis avant mi-2022. Cependant, de nouveaux modèles intègrent désormais une chaîne de distribution, réduisant ainsi les soucis d’entretien fréquents rencontrés avec la conception précédente. Pour savoir si votre véhicule est concerné, il suffit de vérifier l’année de fabrication ou de se référer au carnet d’entretien fourni par le constructeur.

Quelle huile moteur choisir pour le moteur PureTech ?

Depuis février 2024, Stellantis recommande exclusivement l’huile 5W30 FPW9.55535/03 pour les moteurs 1.2 PureTech. Cette réglementation plus exigeante garantit une protection optimale et une meilleure résistance aux sollicitations mécaniques.

L’ajustement de la norme d’huile répond à la nécessité de s’adapter aux contraintes spécifiques de ces moteurs, là où les anciennes spécifications n’apportaient pas un niveau de sécurité suffisant.

Certains moteurs PureTech présentent une consommation d’huile importante, pouvant atteindre un litre pour 1 000 kilomètres. Cela impose une surveillance régulière et rigoureuse du niveau d’huile pour éviter tout risque de défaillance moteur.

Quelle est la durée de vie du moteur PureTech ?

La durabilité des moteurs PureTech dépend fortement de leur génération et de la rigueur de l’entretien réalisé. Les moteurs sortis après avril 2024 profitent d’une extension de garantie offrant dix ans ou 180 000 km de couverture, applicable à toutes les versions produites jusqu’à la fin 2025.

Des associations de consommateurs ont relevé, à travers de nombreux témoignages, des différences notables : certains moteurs rencontrent des défauts importants dès 50 000 kilomètres, alors que d’autres voitures dépassent les 150 000 kilomètres sans incident majeur. Cette variabilité de fiabilité met les acheteurs de véhicules d’occasion face à un niveau d’incertitude élevé.

Acquérir un PureTech de seconde main implique donc une prise de risque, liée à cette disparité dans la longévité constatée des moteurs selon le modèle et son historique d’entretien.

Quels sont les inconvénients du moteur PureTech ?

Le moteur PureTech présente des faiblesses qui prennent racine dans sa conception technique. L’usure prématurée de la courroie peut entraîner son effritement : des fragments se dispersent alors dans le circuit d’huile. Cette situation peut obstruer le filtre et provoquer une chute de pression d’huile, un phénomène souvent détecté trop tard.

Cette chaîne de défauts entraîne :

  • La perte de l’assistance au freinage, compromettant la sécurité.
  • Une consommation d’huile excessive, signal d’alerte difficile à ignorer.
  • Des dommages lourds et parfois irréparables au moteur.
  • L’apparition de pannes inattendues, sans le moindre avertissement.

L’entretien devient alors une opération parfois coûteuse. Les réparations peuvent atteindre le montant d’une voiture d’occasion, rendant toute intervention technique sur ce moteur particulièrement onéreuse.

Les moteurs PureTech à éviter

Certains moteurs PureTech sont devenus le cauchemar des ateliers mécaniques. Ces blocs ont généré d’importants frais imprévus pour de nombreux propriétaires et terni la réputation d’une innovation initialement prometteuse.

Parmi les pires modèles, on retrouve des motorisations gravement affectées par des problèmes récurrents tels que la consommation excessive d’huile ou la casse de courroie. Les spécialistes recommandent vivement d’éviter ces moteurs si vous souhaitez préserver votre tranquillité d’esprit (et votre portefeuille).

Les modèles à problèmes répertoriés

  • PureTech 1.2 110 ch (EB2DT) : connu pour ses soucis de courroie humide et ses interventions coûteuses.
  • PureTech 1.2 130 ch (EB2DTS) : multiples cas de pannes imprévues et d’usure prématurée.
  • Versions antérieures à 2019 : particulièrement sensibles aux défauts de conception ayant mené à des actions en justice.

Opter pour l’un de ces moteurs expose à des réparations fréquentes et des factures pouvant rapidement atteindre plusieurs milliers d’euros. Les propriétaires ayant vécu ces déboires recommandent souvent d’orienter leur choix vers d’autres motorisations plus fiables.

Problèmes récurrents sur certaines Peugeot, Citroën et DS

Un rappel concerne l’ensemble des propriétaires de Peugeot 208, 2008, 308, 3008, 5008 et Partner produits entre mars 2013 et avril 2017, invités à prendre contact avec leur concessionnaire au plus vite. Les conducteurs de DS3, DS4 et de plusieurs modèles Citroën, comme la C3, C3 Picasso, C4, C4 Cactus, C4 Picasso et Berlingo, sont également concernés par cette recommandation.

Le point commun ? Ces véhicules sont équipés du moteur PureTech, connu pour cumuler des défauts marquants.

Symptômes évocateurs à surveiller

Les soucis viennent principalement de la courroie de distribution humide, sujette à une usure avancée bien avant l’échéance prévue. Cette dégradation libère des particules qui finissent par bouchonner l’ensemble du circuit de lubrification.

Voici les signes qui doivent alerter :

  • Surconsommation d’huile pouvant atteindre 1L/1000km
  • Bruits de claquement, notamment au démarrage à froid
  • Fumée bleuâtre s’échappant de l’échappement
  • Perte soudaine de puissance moteur

Le 1.2 PureTech 110 3-cylindres (2014-2019)

Le bloc 1.2 PureTech 110, apparu entre 2014 et 2019 sur de nombreux véhicules, n’échappe pas à ces problèmes mécaniques. Si votre véhicule affiche l’un de ces symptômes, une consultation rapide en concession est recommandée pour éviter des dommages plus importants.

Le 1.2 PureTech 130 3-cylindres (2014-2019)

Les problèmes majeurs du PureTech 130

La version musclée du moteur PureTech, affichant 130 chevaux, hérite des faiblesses de la variante 110, tout en ajoutant de nouveaux défis. La turbocompression accentuée augmente la température et sollicite davantage les pièces internes, rendant ce bloc particulièrement exposé à certaines pannes récurrentes.

Défauts courants :

  • Turbocompresseur vulnérable à cause d’une lubrification insuffisante
  • Pompe à haute pression facilement affectée par la moindre impureté dans l’huile
  • Encrassement rapide des injecteurs, surtout en usage urbain
  • Risque accru de surchauffe lors de sollicitations sportives continues

Les coûts des réparations

L’entretien de ce moteur reste onéreux, notamment pour les propriétaires de modèles orientés sport ou haut de gamme ayant investi un budget plus conséquent.

Type d’intervention Fourchette de prix (€)
Remplacement moteur complet 5 000 à 8 000
Réparation du turbo 2 000 à 3 500
Changement de la pompe à huile 800 à 1 500

Les modèles les plus touchés

Ce moteur équipe principalement les Citroën, Peugeot et DS sur les configurations haut de gamme et sport, où la fiabilité attendue laisse parfois place à une frustration importante.

Le 1.2 PureTech 82/83 atmosphérique (2014-2024)

Un rappel récent pour les modèles produits entre 2022 et 2024

Les véhicules dotés du moteur 1.2 PureTech atmosphérique de 82 ou 83 chevaux, assemblés d’octobre 2022 à octobre 2024, font l’objet d’un rappel. Ce rappel vise à corriger une fuite d’huile qui peut entraîner un risque d’incendie moteur. Malgré l’absence de turbocompresseur, ce bloc n’est pas exempt de défauts de conception. Sous une simplicité mécanique apparente, des failles peuvent mettre en péril la sécurité.

Intervention du constructeur et solution préconisée

L’opération prescrite par le constructeur prend environ 30 minutes et comprend :

  • Le remplacement du filtre à huile
  • L’utilisation d’une huile moteur optimisée : Quartz Ineo RCP 5W30 FPW9.55535/03

Ce geste est entièrement pris en charge, sans frais pour le propriétaire.

Modèles concernés

Les véhicules concernés par ce rappel sont équipés du moteur 1.2 PureTech atmosphérique 82/83 ch et fabriqués sur la période précisée. Si votre véhicule appartient à cette catégorie, il est recommandé de prendre rapidement contact avec votre concessionnaire pour bénéficier de cette intervention.

Le 1.0 PureTech 3-cylindres (2014-2020)

Points faibles du 1.0 PureTech

Moins sous les projecteurs que les autres moteurs de la gamme, le 1.0 PureTech trois cylindres présente cependant quelques points sensibles. Son souci principal provient du haut moteur : la chaîne métallique qui relie les deux arbres à cames a tendance à se détendre avec le temps. Cette perte de tension crée du jeu, augmentant les risques de rupture, ce qui peut aboutir à des pannes lourdes, voire à la casse du moteur.

Modèles concernés et risques

Ce moteur équipe surtout des citadines. Les problèmes de chaîne de distribution signalés sur cette motorisation peuvent se traduire par :

  • Une augmentation des bruits mécaniques
  • L’apparition de messages d’alerte au tableau de bord
  • Dans les cas les plus graves, une casse moteur

Ces défauts de conception ont touché plusieurs modèles commercialisés entre 2014 et 2020. Une attention régulière à la tension de la chaîne est donc vivement conseillée pour limiter le risque de panne.

Les moteurs PureTech les plus fiables

Après une longue période marquée par des ajustements et des retours d’expérience peu flatteurs, Stellantis propose désormais une gamme PureTech bien plus maîtrisée. Les nouvelles générations de ces moteurs bénéficient d’importantes améliorations techniques : leur technologie d’injection directe turbocompressée, autrefois source de nombreux soucis, a prouvé qu’elle pouvait offrir fiabilité et performance, lorsque correctement développée.

Les alternatives à privilégier

Pour les conducteurs attentifs à la fiabilité, certaines versions se démarquent :

  • Les moteurs PureTech produits à partir de 2019, intégrant des modifications sur la courroie de distribution humide et des optimisations mécaniques,
  • Les modèles disposant d’un entretien à jour et utilisés avec des huiles moteur de qualité adaptée,
  • Les variantes bénéficiant de mises à jour logicielles concernant l’injection et la gestion moteur.

Ces alternatives permettent aujourd’hui de profiter du meilleur équilibre entre économie de carburant et robustesse. Pour ceux qui souhaitent associer confort de conduite et tranquillité d’esprit, il s’agit d’options à considérer sérieusement.

Le 1.6 PureTech 4-cylindres (2014-2020)

Contrairement aux modèles trois cylindres, le 1.6 PureTech se distingue par une meilleure fiabilité. Sa structure à quatre cylindres, plus traditionnelle, exige moins sur le plan thermique. Cela le rend généralement plus robuste sur la durée.

Ce moteur équipe principalement les versions haut de gamme. Il bénéficie aussi d’une distribution par chaîne, réputée moins problématique que la courroie humide fréquemment utilisée sur les versions inférieures. Ces avantages techniques en font une option à privilégier pour ceux qui recherchent une tranquillité d’esprit accrue en usage quotidien.

Le PureTech nouvelle génération (2022-présent)

Devant les résultats très négatifs de l’ancienne motorisation, Stellantis a opté pour l’adoption d’une chaine de distribution dès 2023, remplaçant la courroie qui causait tant de soucis. Cette PureTech Gen3 constitue une véritable évolution par rapport aux versions précédentes, supprimant le principal facteur de pannes moteur.

La suppression de la courroie limite désormais le risque de casses graves. Cependant, il est encore trop tôt pour juger de la fiabilité sur le long terme de cette nouvelle version, faute d’un retour d’expérience suffisant. À ce stade, les utilisateurs profitent d’une motorisation entièrement revue sur ce point précis, avec l’espoir de tourner définitivement la page des incidents récurrents.

Garantie étendue et mesures d’indemnisation

Sous la pression médiatique et juridique, Stellantis a mis en place une extension de garantie qui s’applique spécifiquement au moteur 1.2 PureTech. Depuis mars 2024, la garantie est désormais portée à dix ans ou 175 000 km, couvrant ainsi les véhicules fabriqués entre juillet 2014 et le 20 juin 2022. Ce dispositif, présenté comme un gage de confiance, reste toutefois conditionné au respect strict de l’entretien prescrit par le constructeur ainsi qu’à la réalisation des réparations au sein du réseau agréé.

Cette évolution propose une indemnisation plus transparente, mais elle se limite à une part seulement des préjudices rencontrés par les clients. Les réclamations antérieures restent partiellement reconnues, laissant certains usagers mécontents malgré la portée de cette mesure.

À retenir :

  • Extension de garantie à dix ans ou 175 000 km
  • Applicable uniquement si l’entretien et les réparations sont réalisés dans le réseau officiel
  • Couvre les modèles produits de juillet 2014 à juin 2022

Ce dispositif vise à apaiser les inquiétudes, bien que la couverture ne concerne qu’un périmètre limité du litige.

Les problèmes liés aux moteurs PureTech

L’histoire des moteurs PureTech met en lumière les risques liés à une innovation mal maîtrisée dans l’industrie automobile. Après avoir longtemps minimisé la situation, Stellantis reconnaît aujourd’hui l’étendue des défaillances et tente de trouver des solutions.

Les moteurs à éviter impérativement

  • 1.2 PureTech 110 et 130 (2014-2019) : courroie humide sujette à des défaillances graves
  • 1.2 PureTech 82/83 atmosphérique : risques de fugues d’huile et d’incendie
  • 1.0 PureTech première génération : problèmes fréquents de chaîne de distribution

Les alternatives plus fiables

  • 1.6 PureTech 4-cylindres, réputé pour sa conception robuste
  • PureTech nouvelle génération (après 2022), doté d’une chaîne de distribution renforcée

Actions et précautions à prendre

Face à l’ampleur des défauts, un groupe de 24 000 membres lance une action collective contre Stellantis, dont les discussions ont commencé le 2 janvier 2024. Avant d’acheter un véhicule équipé d’un moteur PureTech, il est recommandé d’exiger un historique d’entretien intégral et de privilégier une version récente avec garantie étendue. Une vigilance accrue reste indispensable, compte tenu des conséquences potentiellement lourdes sur le plan financier.

Quel moteur PureTech choisir ?

Pour réduire les risques, il vaut mieux opter pour un modèle doté d’un 1.6 PureTech 4-cylindres ou d’un moteur PureTech post-2022 bénéficiant d’améliorations notables en matière de fiabilité. Avant toute décision, vérifiez les entretiens réalisés et la durée de la garantie restante.

À propos de l’auteur

Je m’appelle Lucas Caron, j’ai 54 ans et plus de 30 ans d’expérience comme mécanicien. Amoureux de l’automobile depuis mon plus jeune âge, j’ai lancé ce blog pour transmettre mes astuces pratiques et des anecdotes authentiques à tous les passionnés.

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